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Brève |
Alors que l'histoire désormais archi-connue de Lance Armstrong débarquait dans les salles de cinéma française en septembre, une autre histoire venue d'outre-Atlantique s'invite sur nos écrans.
Largement inspiré de l'histoire de Geneviève Jeanson, star du cyclisme québécois au tournant des années 2000, La petite reine emmène le spectateur dans les coulisses des exploits frelatés de Julie Arsenault. Dès la première scène, qui n'est pas sans rappeler les confessions de Tyler Hamilton, on est entraîné dans le quotidien glauque de la jeune championne. Sans cesse, Julie Arsenault est tiraillée entre la peur de se faire prendre, la pression de son entourage, ses rêves de victoire et de gloire. Cette tension permanente, Alexis Durand-Brault, le réalisateur, réussit parfaitement à la transmettre au spectateur. C'est la grande force du film.
L'emprise de l'entraîneur, joué à l'écran par Patrice Robitaille, excellent, est exposée dans toutes ses dimensions perverses : domination psychologique et sexuelle, narcissisme, cupidité. On appréciera également le rôle ambivalent du père, premier admirateur de sa championne de fille, fermant les yeux sur sa part d'ombre, aveugle à son mal être.
Les spécialistes du sport cycliste ne manqueront pas de remarquer quelques incohérences, notamment dans les scènes de course que le cinéma peine souvent à retranscrire. Cela ne les empêchera en rien de rentrer dans la psychologie du personnage principal, incarné par la remarquable Laurence Leboeuf.
Loin d'être un film moralisateur, La petite reine est un film qu'on peut voir et apprécier en famille. Et pour ceux qui voudront aller plus loin, nous ne saurions trop recommander le livre L'affaire Jeanson, l'engrenage d'Alain Gravel.
Disponible en VOD sur toutes plateformes et notamment mytf1vod.tf1.fr.
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Cette page a été mise en ligne le 03/10/2015