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Actualité du dopage |
Au Tour d’Italie 1946, il a été question d’espionnage et de substances magiques. Dans la troisième étape, entre Gênes et Montecatini Terme, le peloton monte le Bracco lorsque Coppi absorbe le contenu d’un flacon, qu’il jette dans les fourrés. « Mon premier souci fut de situer avec précision le point de chute de la fiole, raconte Bartali. Je remarquai un poteau de la ligne électrique, légèrement incurvé sur le haut. C’était un point de repère et j’enregistrai le paysage. » À l’arrivée, il se fait un pense-bête : « Chercher fiole Bracco Fausto ». Il retourne sur les lieux 21 jours plus tard, le soir même de sa victoire à Milan. « Sans me soucier des regards intrigués des campeurs et des promeneurs, je me mis à fouiller dans l’herbe en quête de l’objet », poursuit-il. Et il finit par le trouver ! L’ancien va enfin savoir à quel octane roule son jeune rival. Le laboratoire d’analyse conclut à « un reconstituant de marque française que l’on pouvait couramment acheter dans n’importe quelle pharmacie en France », ajoute le coureur qui en acheta « une caisse entière ». Par la suite, Bartali continue de réserver des chambres voisines de celles de Coppi : dès que son adversaire s’absente, il met le nez dans ses poubelles.
Cette page a été mise en ligne le 22/02/2020