Actualité du dopage



Créteil : les trois cyclistes se fournissaient en EPO chez le médecin de Big Mat


20/09/2018 - leparisien.fr - Fanny Delporte et Denis Courtine

Un médecin qui s'occupait d'une équipe professionnelle du 93 et trois anciens cyclistes comparaissent devant le tribunal correctionnel huit ans après le début de cette affaire.

Disprostène, amphétamine, Solupred, seringues, Erythropoïétine (EPO), corticoïdes, hormone de croissance. Voilà le vocabulaire bien spécifique qui va s'inviter jeudi devant la 10e chambre du tribunal de Créteil. Elle va avoir à juger une affaire de dopage dans le milieu du cyclisme survenue il y a 8 ans.

Quatre hommes vont comparaître. Un médecin généraliste dont le cabinet se trouvait à Créteil et trois anciens coureurs cyclistes. Le praticien était celui qui s'occupait alors de l'équipe professionnelle BigMat-Auber, basée à Aubervilliers. (...) La Fédération française de cyclisme est partie civile dans ce dossier.

Philippe Bedoucha est jugé pour avoir fourni de l'EPO et des hormones de croissance à plusieurs coureurs, qui n'étaient pas licenciés chez BigMat. Ils seront trois à comparaître jeudi pour l'acquisition et la détention de ces « substances » : Cédric Jeanroch, Geoffrey Clochez, deux coureurs amateurs, et Jean-Philippe Tellier. Ce dernier sera également jugé pour « incitation », ayant reconnu avoir joué le rôle d'intermédiaire pour les deux autres.

C'est avec lui que commence cette affaire le 11 mai 2010. Ce coureur alors licencié dans un club en Eure-et-Loir fait l'objet d'un contrôle antidopage alors qu'il participe à une course nocturne à Aubervilliers.

(...)

Le contrôle révèle qu'il s'est administré une dose d'EPO (...). Il dénonce un trafic de produits dopants. Entendu par les policiers, il raconte alors avoir fait la connaissance de Philippe Bedoucha, à qui il a demandé de lui fournir de l'EPO. Ce qu'il fait en lui remettant une seringue de NeoRecormon, l'un des noms commerciaux de l'EPO, en échange de 500 €.

Placé en garde à vue, Jean-Philippe Tellier raconte que le médecin lui a fourni des amphétamines dès 2007. Alors qu'il lui avait proposé d'acquérir autres produits dopants, Jean-Philippe Tellier avait soumis l'idée à Cédric Jeanroch et Geoffrey Clochez d'en acheter en commun. (...)

Entendu une première fois, Philippe Bedoucha explique alors qu'il a pris de l'EPO entre 2007 et 2009 parce qu'il avait un cancer. Niant d'abord en avoir vendu ou cédé, il reconnaîtra finalement une partie des transactions. Mais en réfutant un système de dopage organisé au sein de l'équipe dont il s'occupait. Aucun des coureurs qui la composaient alors n'a été mis en cause.

Concernant les transactions entre Philippe Bedoucha et les trois autres cyclistes, les enquêteurs avaient estimé que le montant total de ce commerce illégal s'était élevé à 16 000 € en deux ans et demi. Lors de sa mise en examen en 2011, Philippe Bedoucha s'était dit victime d'un « complot ». Contactés, les avocats de trois des quatre prévenus n'ont pas répondu à nos sollicitations.


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Cette page a été mise en ligne le 21/09/2018