Actualité du dopage

L'UCI demande l'exclusion d'Astana


27/02/2015 - lemonde.fr - Stéphane Mandard

La menace planait depuis plusieurs mois sur les épaules du vainqueur du Tour de France 2014 Vincenzo Nibali et de ses coéquipiers. Vendredi matin, l'Union Cycliste Internationale (UCI) a fait partir un communiqué très officiel pour indiquer qu'elle avait décidé de demander à sa commission des licences de retirer la licence qui permet à l'équipe kazakhe Astana de participer automatiquement aux principales épreuves du calendrier cycliste, le WorldTour.

« L'UCI confirme aujourd'hui qu'elle a maintenant examiné l'audit réalisé par l'Institut des Sciences du Sport de l'Université de Lausanne (ISSUL) sur Astana Pro Team, sa culture, sa stratégie, ses structures et ses systèmes de management antidopage. Cet audit était l'une des conditions attachées à l'enregistrement de l'équipe dans l'UCI WorldTour 2015 ».

« Après un examen minutieux de ce rapport détaillé, l'UCI est convaincue que son contenu justifie amplement le fait de porter le cas devant la Commission des Licences et de demander que la licence d'Astana Pro Team lui soit retirée. L'UCI considère que l'audit de l'ISSUL a notamment révélé une grande différence entre les stratégies et les structures que l'équipe avait présentées à la commission des licences en décembre et la réalité sur le terrain. »

Après les contrôles positifs des frères kazakhes Maxim et Valentin Ingliskiy à l'EPO et de leur compatriote Ilya Davidenok aux stéroïdes anabolisants en 2014, l'UCI avait demandé à sa commission des licences de procéder à un « examen approfondi de la gouvernance et de la politique antidopage d'Astana ». Malgré deux autres cas positifs (Victor Okishev et Artur Fedosseyev) dans les rangs de son équipe réserve, ladite commission n'avait pas jugé l'épidémie de dopage suffisamment grave pour retirer sa licence à Astana, en décembre 2014.

Une décision qui n'avait pas été du goût du président de l'UCI, Brian Cookson, bien décidé à rompre avec le laxisme de ses prédécesseurs.

« Le cas de l'équipe Astana Pro Team demeure très sérieux pour notre sport si l'on considère le nombre de cas de dopage. Nous suivrons la situation de près et attendons les conclusions de l'audit. En parallèle, l'équipe devra satisfaire aux deux conditions imposées par la commission des licences [se soumettre à l'audit et ne plus enregistrer de cas positif pendant deux ans]. Ce résultat équivaut à considérer Astana Pro Team sous surveillance. »

(...)

Depuis, l'UCI a reçu les conclusions de l'audit et également des informations en provenance de la justice italienne.

« Les autorités italiennes ont remis à l'UCI les parties du rapport de l'enquête de Padoue qu'elles étaient autorisées à lui divulguer. Comme certains éléments concernent des membres d'Astana Pro Team, le dossier a été transmis à la commission des Licences dans la perspective de ce renvoi ».

L'enquête dite de Padoue a mis au jour un vaste réseau de dopage et d'évasion fiscale impliquant une vingtaine d'équipes dont Astana entre 2008 et 2011 autour du sulfureux médecin italien Michele Ferrari, radié à vie par l'Agence antidopage américaine pour son implication dans le système Armstrong.

« Pour garantir une procédure équitable, l'UCI n'est pas en mesure de faire de commentaires ni sur le contenu de l'audit, ni sur l'enquête de Padoue avant que la commission des licences n'ait examiné la situation et rendu sa décision. L'UCI ne fera pas d'autres commentaires avant que la commission des licences n'ait rendu sa décision ».

La Fédération n'a pas précisé quand se réunirait ladite commission mais la sentence devrait tomber avant la première grande épreuve de la saison, Paris-Nice, qui s'élance le 8 mars. Un dernier sursis pour l'équipe dirigée par Alexandre Vinokourov(...).


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Cette page a été mise en ligne le 27/02/2015