Actualité du dopage

Les cybers-espions pirataient Greenpeace et le laboratoire anti-dopage


16/10/2011 - leparisien.fr - Valérie Mahaut

C'est une véritable affaire de barbouzes qui mobilisera le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) à partir d'aujourd'hui et pour deux semaines. Avec deux illustres prévenus: la société EDF tout d'abord, dont deux salariés sont soupçonnés d'avoir commandité l'espionnage de Greenpeace, et le cycliste américain Floyd Landis ensuite, vainqueur déchu du Tour de France 2006, impliqué dans le piratage du laboratoire de lutte contre le dopage de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), laboratoire qui avait détecté un taux anormal de testostérone chez le cycliste.

Cette affaire à tiroirs, mêlant un ancien militaire de la DGSE, un contre-amiral à la retraite, un curieux spécialiste du renseignement et un cyber-pirate, illustre les pratiques douteuses de certaines officines «d'intelligence économique» non moins douteuses. Les barbouzes vont devoir s'expliquer devant la juge Isabelle Prévost-Desprez, présidente de la 15e chambre correctionnelle de Nanterre chargée du procès.

Au coeur du système, le cyber-pirate Alain Quiros, 39 ans, cheville ouvrière, et peut-être lampiste de cette affaire. Logiciels espions, systèmes de cryptologie, programmes enregistrant à distance les touches actionnées sur un clavier composent la boîte à outils du hacker. En s'emparant ainsi des codes de salariés du laboratoire anti-dopage, l'informaticien avait récupéré des documents liés au dépistage de Floyd Landis, exploités ensuite par l'entourage du cycliste.

(...)

C'est la diffusion de documents internes au laboratoire qui a lancé l'enquête après le tour de France 2006. Malgré ses talents, Alain Quiros fut rapidement remonté par les enquêteurs. Dans l'un de ses ordinateurs, un fichier intitulé «Latotale.mpg» recense l'ensemble de son oeuvre. Quelques années d'infiltration informatique pour le compte d'un ancien de la DGSE reconverti dans «l'intelligence économique» et gérant de la société Kargus consultants. (...)

(...) Parmi les neuf prévenus au procès, Floyd Landis et son entraîneur devraient briller par leur absence. Ils n'ont jamais répondu aux convocations du juge au cours des quatre ans d'instruction.


Lire l'article en entier



Sur le même sujet


Cette page a été mise en ligne le 17/10/2011