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Actualité du dopage |
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Roger Legeay, actuel manager de l'équipe Crédit agricole, était, au moment de l'affaire Festina, en 1998, président de la Ligue du cyclisme professionnel, président de l'Association internationale des groupes sportifs (les équipes), vice-président de la FFC et directeur sportif de l'équipe GAN. Ses responsabilités dans les instances sportives lui avaient valu une mise en examen pour complicité d'incitation au dopage, avant qu'il ne bénéficie d'un non-lieu à l'instruction.
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Legeay doit (...) se plier aux questions des avocats des prévenus. Le conseil de Bruno Roussel attaque bille en tête: «En 1988, vous avez recruté le cycliste Kim Andersen, alors qu'il avait été contrôlé trois fois positif et risquait la radiation à vie.» Legeay confesse: «J'ai été faible.» L'ex-soigneurs de Festina peut porter l'estocade. «Ce cycliste est aujourd'hui directeur sportif d'une équipe professionnelle», précise Willy Voet, que la langue de bois du témoin agace manifestement. «Les explications de Roger Legeay me font penser à celles de Marc Madiot (directeur de la Française des jeux, ndlr). Vous ne voulez rien savoir du dopage. Quand un coureur est maillot jaune, c'est votre coureur, quand il est positif, vous ne le connaissez plus.»
Les prévenus ne se gênent pas pour rappeler que Legeay, dans toutes les équipes qu'il a dirigées, de Z au Crédit agricole en passant par GAN, a embauché les médecins les plus sulfureux, de feu Belloch, «apôtre du rééquilibrage hormonal dans le peloton», un dopage par la récupération qui lui avait valu une suspension antérieure, à Patrick Nedelec, le sulfureux médecin du vélo qui sévissait chez Castorama, l'équipe d'Erwann Menthéour. Willy Voet prend le soin de préciser que ce médecin a été longtemps contrôleur antidopage sur le Tour de France. «C'est pour cela que je l'ai embauché, confie Legeay, mais je n'ai pas fait le bon choix. Je l'ai licencié quand j'ai su qu'il avait fait des ordonnances de testostérone à deux de mes coureurs positifs.» Il s'agissait de Gaumont et Desbiens, en 1996. L'ex-directeur sportif de Festina, Bruno Roussel, peut entrer en scène: «L'attitude de Roger Legeay est typique de ces anciens coureurs très ambigus. Quand ils couraient, ils ont consommé des dopants (Legeay a reconnu avoir été contrôlé positif en 1974, ndlr). Quand ils sont devenus directeurs sportifs, ils ont fermé les yeux et embauché des anciens coureurs positifs. Aujourd'hui, ils se disent propres.»
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Cette page a été mise en ligne le 10/09/2005