FAQ (Questions fréquemment posées)

Pourquoi se pencher sur le cyclisme et pas sur les autres sports ?

Tout d'abord, parce qu'il faut bien reconnaître que le cyclisme est un des sports, sinon le sport, où le dopage a fait le plus de ravages. A tel enseigne que Michel Scob, alors président de l'Union Nationale des Cyclistes Professionels, déclarait dans Miroir du Cyclisme d'octobre 1967, : "Je crois très sincèrement que malheureusement le cyclisme est le sport le plus empoisonné."

Côté positif de cette médaille, le cyclisme a aussi été le premier à s'attaquer au problème, souvent sans résultat, encore plus souvent hypocritement, mais cela reste un point positif..

En ce qui concerne ce site, c'est tout simplement que le cyclisme est le sport qui m'a toujours intéressé. Ensuite, je ne m'estime pas assez compétent pour étendre ma recherche aux autres sports. Quand bien même je le voudrais, je n'en aurais pas le temps.

Néanmoins, si quelqu'un a mené une démarche similaire dans d'autres sports, je suis tout prêt à insérer un lien vers son sîte.

Pourquoi s'en prendre aux sportifs alors que tout le monde (artistes, cadres) se dope ?

Cette argument présenté sous forme de question est souvent avancé pour justifier que les sportifs puissent faire appel à la médecin pour améliorer leurs performances. Et on cite à l'appui l'exemple de tel ou tel artiste, consommateur de cocaïne, on cite les cadres et messieurs-tout-le-monde qui se dopent au café.
Mais ce serait faire fi de la valeur exemplaire du sport et des sportifs. Si le sport était spectacle, le dopage ne serait sans doute pas choquant.

N'oublions pas que le sport met en présence des adversaires et une règle du jeu. Enfreindre la règle, ne pas respecter l'adversaire, c'est tricher. Autant de notions étrangères au spectacle.

Enfin, citons Albert Jacquard : "Balzac se droguait à la caféine pour ne pas dormir et trouver l'imagination, pas pour être meilleur que Stendhal." (Cité par Christophe Bassons dans Positif)

La créatine est-elle un produit dopant ?

"Non. Et tous les spécialistes vous le dirons. La créatine est un complément nutritionnel qui, utilisée seule, n'a rien à voir avec un renforcement artificiel. Cela dit, quelqu'un qui serait en overdose pathologique de créatine avec risque pour sa santé, serait immédiatement dépisté. En préparation alimentaire et dans certaines situations, la créatine a démontré une certaine efficacité."
(Gérard Dine - Médecin - www.rugby365.fr)

On ne serait toutefois pas complet si on ne précisait par que la créatine sert bien souvent d'alibi aux sportifs dopés qui ont beau jeu d'attribuer l'augmentation de leur force musculaire à cette "poudre magique" alors que ce n'est que l'oeuvre des hormones de croissance...

Pour en savoir plus sur la créatine, consulter le lexique du dopage.

Un rouleur peut-il devenir grimpeur et vice-versa ?

Chaque coureur a des domaines de prédilection qui sont déterminés par sa physiologie et notamment sa musculature. L'entraînement peut permettre d'améliorer des points faibles. Il semble en revanche douteux de devenir excellent rapidement dans un domaine qui est à l'origine un point faible.

Selon le docteur Gilbert Peres, chef de service de physiologie et d'explorations fonctionnelles du sport à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière : "On ne peut pas modifier des fibres rapides en fibres lentes, sinon en partie, grâce à un entraînement adapté, mais des fibres lentes en fibres rapides, non. A moins de pratiquer des greffes nerveuses, mais c'est très délicat. Il faut six mois en moyenne pour qu'une greffe prenne, et encore, ça ne prend pas toujours. En plus, il faudrait faire cela au niveau de différents muscles... Expérimentalement, c'est possible, mais concrètement, non. On naît avec des potentialités qu'on peut améliorer d'un certain pourcentage par l'entraînement, mais au-delà non."

Pour en savoir plus sur l'avis du Dr Peres, cliquez ici.

Les sanctions sont-elles suffisantes ?

Evidemment non ! Les coureurs dopés risquent généralement des suspensions de l'ordre de 3 à 6 mois, voire de discrets arrêts de travail qu'ils pourront suivre en prétextant une blessure. Ces sanctions sont sans commune mesure avec la gloire, l'argent que peut rappporter une victoire acquise avec l'aide de produits dopants. Aux Jeux Paralympiques de Sydney 2000, 4 altérophiles ont écopé d'une peine de 4 ans de suspension (Voir article du Monde) ! Le CIO et l'UCI devraient s'en inspirer...

Le dopage reste-t-il efficace même après une suspension ?

Lire ici l'opinion de Pierre-Jean Vazel, entraîneur de l'athlète Christine Arron.

L'hypoxie est-elle une méthode dopante ?

Selon Christophe Bassons (Positif - Editions Stock), la réponse est non : "Est dopage tout apport exogène qui conduit à développer artificiellement les facultés physiques. N'est pas dopage toute sollicitation qui contribue à bonifier naturellement le corps. À mes yeux l'hypoxie n'est donc pas à proscrire. En revanche, si j'avais conservé des poches de sang alors que mon hématocrite était au maximum pour me les réinjecter avant une course, j'aurais agi là en dopé. Ces globules rouges ne seraient plus les miens mais un apport exogène."

L'entraîneur Antoine Vayer ajoute : «C'est un truc légal. Quand ce ne le sera plus, on arrêtera. Dans mon groupe, Bassons a fait un stage de 7 nuits dans une chambre capitonnée avec des appareils qui raréfient l'oxygène. Son taux d'hématocrite habituel est de 40,4. Après le stage, il est passé à 43. Un taux qu'il n'avait jamais atteint auparavant. A un moment où ça ne se «bricolait» (se dopait, ndlr) pas trop, en début de saison, ce stage lui a permis de terminer parfois 5e, 6e, une fois même 3e. En fait, si l'on voulait comparer les deux méthodes, Bassons aurait passé une semaine à 2 000 m d'altitude, alors que ceux qui prennent de l'EPO sont 2 000 m plus haut...» (Libération 24/4/1999 - Propos recueillis par J.L. Le Touzet)

Lire aussi le lexique pour en savoir plus.

Qu'importe si tous sont dopés ?

C'est un lieu commun de dire que "si tous sont dopés, alors l'équité est respectée". Pourtant il n'en est rien. Tout d'abord, tous les coureurs n'abordent pas le dopage de la même façon : certains ont des réticences morales, des craintes vis à vis de leur santé ou du risque de se faire prendre. Ceci peut les mener à modérer leur consommation, à s'orienter vers certains produits plutôt que d'autres. Ils ne partent donc pas tous sur un pied d'égalité.

D'autre part, un même produit n'a pas les mêmes effets sur tous les organismes comme le rappelle Jean-François Quénet à propos d'Alex Zülle :

"Alex Zülle (...) s'était toujours refusé, par crainte des risques pour sa santé, à recourir à la somatotrophine ou hormone de croissance - cette crainte se trouvait donc être aussi un facteur d'inégalité - jusqu'à ce que, fin juin 1998, il se décide, en vue du Tour de France qu'il voulait tant remporter, à solliciter et à obtenir des injections de cette substance dont il constata qu'elle n'a pas d'effets notables sur lui, ce que d'autres avaient déjà pu éprouver constatant même des conséquences négatives : Alex Zülle n'a donc jamais pu bénéficier des effets positifs de l'HGH. En conséquence, il a pu se produire que se (... ) [trouve] dans l'impossibilité de suivre ses adversaires avantagés par l'HGH."

Jean-François Quénet - Le Procès du dopage - La Vérité du Jugement - Editions Solar 2001




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