Brève



Un peu de dope sur les bosses


00/01/1900 - Cyclisme International - Bernard Hinault

« Bien sûr, (...) j'ai eu recours aux services particuliers de toutes sortes de spécialistes : homéopathes, mésothérapeutes, chiropracteurs, ostéopathes et acupuncteurs... Bref, toutes les médecines douces. Après mon opération, j'ai reçu de partout des pommades-miracles, des emplâtres de rebouteux ou de sorciers : c'est fou ce que les gens inventent pour guérir. Dans le cyclisme, on est assez traditionnel mais les médecines douces pointent le bout du nez.

Pourtant, en matière de médecine, il y a d'autres choses à dire. J’ai souvent croisé la tricherie et le dopage mais ce domaine a besoin d'une sérieuse réforme pour qu'enfin on arrête de voir le cyclisme de compétition comme un sport de drogués. On interdit aux cyclistes des produits qui sont autorisés pour des bambins de quelques mois. Il faut proscrire les amphétamines définitivement mais le reste, c'est plus une question de quantité que de qualité. Il faut définir des seuils à partir desquels on interdit. Ne me dites pas que la médecine ne peut faire ça : s'il y a des réticences, c'est juste parce que ça coûte un peu d'argent et de temps pour savoir jusqu'où prendre tel ou tel produit. Les anabolisants et les hormones, qui sont interdits par le règlement, peuvent être utiles au cycliste s'ils sont pris sous contrôle médical. Les hormones, par exemple, servent à fixer les sels minéraux. Il est des cas, comme les fractures, où l'athlète, dont l'organisme est quand même fort sollicité, a besoin d'un coup de pouce pour accélérer la guérison.

Une fois que les recherches ont été faites et les seuils définis (pour des athlètes de haut niveau), ce devrait être à la médecine du travail de faire respecter et de sanctionner les manquements éventuels. »


Cette page a été mise en ligne le 08/01/2023