Actualité du dopage

Dopage dans le cyclisme amateur : le coup de gueule d’un vieux briscard


16/06/2022 - lavenir.net - Antoine Vidua

Alors qu’un « repenti » vient de remporter le championnat de Belgique élites 3, un cycliste pousse un coup de gueule face à ces amateurs qui trichent.

Pour le grand public, le dopage en milieu sportif concerne avant tout le (très) haut niveau (...). La triche chez les amateurs, elle, est souvent méconnue. Et pourtant. En France, par exemple, ils seraient entre 900 000 et 2,7 millions amateurs à avoir recours à des produits . (...) Si le phénomène n’est – heureusement – absolument pas généralisé, il ne manque pas de décevoir les athlètes « propres », majoritaires. Le 12 juin 2022, le championnat de Belgique cycliste d’élites 3 (le « haut niveau » des amateurs) a d’ailleurs fait publiquement réagir un habitué de ces épreuves sur deux roues.

«Il revient nous emmerder»

Âgé de 42 ans, Christophe Mosbeux, citoyen de Trooz, arpente les courses belges depuis ses 18 ans. Lorsqu’il a appris le sacre de Bjorn De Decker, ses doigts n’ont pas tardé à écrire le message suivant sur son compte Facebook: « Pffff désolant. [] Reste chez toi la suivante. » En 2018, ce même Bjorn De Decker a été contrôlé positif à l’issue d’une épreuve régionale qu’il a remportée. Un an après avoir dominé le championnat du monde des amateurs à Albi. S’en est suivie une suspension de 4 ans, soit jusqu’en 2022. « Sur ma première course de la saison, fin février. je le vois au départ. Je me suis dit: “Oh non, il revient nous emmerder (sic).” Direct, il met tout le monde en file indienne. Énervé, je vais le trouver après trois tours pour lui dire ma façon de penser. Il me répond juste de me calmer mais non, ça, ça m’énerve » , se remémore Christophe Mosbeux. Qui rejette toute jalousie mal placée: « Je n’étais pas au championnat de Belgique. Si, vu mon âge, je ne gagne plus, j’ai fait mon chemin : j’ai remporté 35 courses amateurs. C’est surtout pour les plus jeunes que je me permets ces coups de gueule. Je suis déçu pour eux, qui débutent et tombent sur des gars comme ça. On me dit “Oui mais ils s’entraînent”. D’accord.. tout le monde s’entraîne à ce niveau ! Bon, je suis un peu le seul à l’ouvrir, mais beaucoup viennent me dire que j’ai bien fait. »

(...)

Au-delà du seul cas Bjorn De Decker (qui a purgé sa suspension et n’a pas été recontrôlé positif depuis), Christophe Mosbeux pointe une certaine "routine" du dopage, ou au moins de l’aide médicale, chez certains. "Je me souviens d’une anecdote, qui date d’il y a plusieurs années. Je fais cinquième d’une course, les cinq premiers doivent ensuite passer au contrôle antidopage. Quand j’y arrive, le responsable me demande pourquoi je n’ai pas de justificatif (NDLR: une Autorisations d’Usage à des fins Thérapeutiques, légale, permettant d’utiliser des médicaments contenant une substance interdite). J’étais là, sans rien, alors que tous les autres avaient leur farde avec eux: documents pour des allergies, des maux de dos, etc. (sourire)." (...)

(...)

Pour lui, enfin, une piste de solution existe: l’argent prévu comme prize money pourrait servir à payer la présence d’un contrôle antidopage. « Plutôt que de chacun garder nos 20 balles après la course, nous pourrions laisser cet argent dans ce but. Ce serait déjà mieux. » Car un contrôle a un coût. « Et, honnêtement, je n’en ai plus vu un seul, à notre échelle, depuis bien avant le Covid »


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Cette page a été mise en ligne le 19/06/2022