Actualité du dopage

La triste chute d’un Beauceron


20/08/2017 - journaldemontreal.com - Jean-François Racine

Le Beauceron David Drouin, l'un des plus grands espoirs du cyclisme québécois au cours des dernières années, continue de clamer son innocence en appel malgré un test antidopage positif.

La vie de David a basculé l'hiver dernier, mais il veut se battre pour prouver qu'il n'a rien à se reprocher.

Malgré deux jours d'audience devant un arbitre du Centre canadien pour l'éthique dans le sport (CCES), en mai, à Montréal, le coureur de 22 ans vient de porter sa cause en appel puisqu'il fait face à une suspension de quatre ans.

Le cycliste veut gagner sa cause en appel, mais il aimerait surtout obtenir de l'aide professionnelle pour se rendre au bout du processus et monter un dossier convaincant sans se ruiner.

Un test d'urine effectué le 4 décembre 2016 a permis de déceler le RAD-140, un produit anabolisant interdit par l'Agence mondiale antidopage (AMA). L'examen de l'échantillon B a produit le même résultat. Son équipe a aussitôt mis fin à son contrat.

Lors de l'audience, David a fourni la seule explication qui lui semble plausible.

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« Je ne veux pas passer pour un tricheur le reste de ma vie. Je pense que c'est à cause de mon frère qui prenait ce produit-là. Il se faisait des shakes et j'ai pris le même contenant ou la même bouteille. Il est allé le dire devant le tribunal. Ça n'a juste pas d'allure. »

Le cycliste de Saint-Prosper jure que ce type de produit ne pouvait que lui nuire en cyclisme.

« Tout au long de ma carrière, je n'ai jamais pris aucune substance dopante. Je ne le savais pas que mon frère prenait ça, et c'est rare que tu te méfies des membres de ta famille. »

L'athlète a affirmé à plusieurs reprises au cours de la rencontre qu'il n'a jamais pris d'EPO.

« C'était le meilleur espoir canadien selon moi. C'est bien plate ce qui lui arrive », affirme Jean-Michel Lachance, qui était à l'entraînement avec lui au Mexique lorsque David a été informé de son résultat positif.

Sa carrière est maintenant menacée après une saison à l'écart. Il sait que des gens douteront de sa version, surtout dans un sport souvent éclaboussé par les histoires de dopage.

« Je ne veux pas de conséquence pour quelque chose que je n'ai pas fait. J'ai travaillé fort pour me rendre là. Les gens qui me connaissent vont comprendre. Je n'ai rien à cacher. »

« On a dit la vérité et ils ont ri de nous. Pour eux, on vient juste d'un petit village de la Beauce », fulmine le père de l'athlète, Jean-Paul Drouin.

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« Ça fait six mois qu'on ne dort plus. On est en train de se rendre malades avec ça. Pour eux, on est une gang de menteurs. Pourtant, on a été honnête toute notre vie », ajoute sa mère, Claire Giroux.

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Sa mère avoue toutefois que le produit interdit pour David, mais pas pour son frère, se trouvait dans la maison. Ce dernier n'a pas répondu aux appels du Journal.

« On ne connaissait pas ça, la contamination. Tout allait bien dans la carrière de David. Il avait signé un contrat et il le méritait. Il n’a même pas d’entraîneur. On n’avait pas les moyens. On n’est pas du monde malhonnête », ajoute Mme Giroux.

Par respect pour le processus, la Dre Christiane Ayotte, du laboratoire de contrôle du dopage, n’a pas voulu commenter. Le CCES n’a pas rendu public le contenu du dossier. Le litige a été soumis au Centre de règlement des différends sportifs du Canada. Le processus pourrait prendre quelques mois.


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Cette page a été mise en ligne le 19/11/2017