Actualité du dopage

Le Dr Georges Mouton sort du silence: «Les sportifs, je les aidais, je ne les chargeais pas»

18/03/2014 - sudinfo.be - C. Vrayenne

Le médecin, lavé d'accusations de dopage depuis 2008, vit entre Londres et l'Espagne. Nous l'avons retrouvé. Non pas qu'il fût « perdu » mais, échaudé après le scandale du dopage qui lui fit passer cinq mois en prison avant d'être blanchi, il préférait éviter les médias. À l'occasion de la sortie d'un nouveau livre, il a accepté de sortir du silence.

« Le passé n'est pas intéressant pour moi », précise-t-il d'emblée. « Je ne suis pas bloqué dessus. Mes livres sont d'ailleurs faits pour ça : pour dépasser le passé, plutôt que de remuer les vieilles rancunes ».

Serein, pas rancunier pour un sou (mais on le sent blessé et farouche), le Dr Mouton continue d'avancer, avec ses patients de toujours qui l'ont soutenu malgré la tempête, et avec les nouveaux, des gens du monde entier qui le consultent à Londres.

C'est là qu'il passe le plus clair de son temps (...) où il pratique en cliniques privées. Il ne revient sur ses terres natales liégeoises que quelques jours par mois, et est domicilié en Espagne.

« Contrairement à ce que certains esprits chagrins ont voulu faire croire, j'ai toujours continué à travailler en Belgique. On a fait régner les bruits les plus absurdes, comme quoi j'étais interdit de pratiquer. J'ai été écoeuré de ce qui se passait ici, c'est vrai. Et j'ai eu l'opportunité de me développer à Londres. Où les honoraires sont meilleurs et la taxation moindre - un côté financier séduisant ».

Rétroactes. Hiver 2001-2002, le Dr Mouton passe 146 jours dans une cellule de Lantin. « Une expérience humaine très intéressante », glisse-t-il. « Je ne peux pas dire que je m'y suis bien amusé, mais je me suis débrouillé, intégré. Cinq mois, c'est quand même un bon bout de chemin. C'est fou la puissance de la jalousie ! (NDLR : il avait été dénoncé par un collègue médecin). Ça fait partie des choses qu'il m'a fallu comprendre, mais j'en suis sorti plutôt avec l'envie de redémarrer, mais plus dans la médecine du sport. Finalement je suis content d'avoir été forcé de faire ce changement, car il est très difficile aujourd'hui de faire de la médecine du sport, pour les raisons qu'on imagine... » Il y avait pourtant de vraies amitiés, dans cet univers du sport de haut niveau (il avait Frank Vandenbroucke ou les athlètes Saïd Aouita ou Mohamed Mourhit parmi ses patients). « Je soignais des familles entières, c'est ça qui m'a toujours choqué : c'est que, soi-disant, j'étais là pour charger les sportifs, alors que je soignais aussi les épouses, les enfants. (...) » L'enquête, qui avait démarré en 1998, se clôtura dix ans plus tard, après deux acquittements, le Parquet décidant finalement de ne pas introduire de recours en Cassation.


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Cette page a été mise en ligne le 23/03/2014